11 juillet 2025

Sébastien VIBERT soutient Denis ROBERT


Sébastien VIBERT
Rédacteur en chef adjoint du magazine
Complément d’enquête sur France 2




Actuellement rédacteur en chef adjoint du magazine Complément d’enquête sur France 2, j’ai été pendant sept ans Grand reporter pour le magazine Envoyé Spécial, sur la même chaîne.

Pour cette émission, j’ai notamment réalisé en 1999 un reportage intitulé Finance mondiale, la menace mafieuse, destiné à expliquer au grand public comment la mondialisation des échanges financiers pouvait permettre aux entreprises criminelles de dissimuler facilement leurs flux d’argent. Par la suite, je me suis penché sur les travaux de Denis Robert, qui travaillait sur le même thème.

Suite à la publication de ses deux ouvrages Révélation$ (2001) et La boîte noire (2002), j’ai réalisé avec Jean-François Monier, un reportage intitulé Denis Robert, l’homme qui en savait trop, diffusé le 11 novembre 2004. Ce reportage de 35 minutes en deux parties se proposait :
- de vérifier les affirmations de Denis Robert contenues dans Révélation$ et La boîte noire en interviewant ses témoins et ses contradicteurs, et en analysant les documents sur lesquels l’auteur s’appuyait ;
- de raconter l’accueil que son enquête avait reçu dans les milieux politiques, financiers et journalistiques.

Le 11 mai 2006, j’ai réalisé un second reportage intitulé Les dessous de l’affaire Clearstream et consacré aux développements concernant MM. Sarkozy, Chirac, De Villepin, Van Ruymbeke, Rondot, etc. Une grande partie de ce second reportage reprenait les éléments du premier.

Ces deux diffusion n’ont fait l’objet d’aucune plainte, demande de droit de réponse ou de rectification de la part de la société Clearstream ou de quelqu’autre intervenant.


Cette présente attestation a pour but unique de préciser que, au cours de mes reportages, le travail de Denis Robert m’a paru :
- parfaitement légitime, au regard des enjeux que représente l’opacité des activités financières transfrontalières ;
- mené de bonne foi, avec le souci constant de comprendre les mécanismes de la compensation, de donner la parole aux différents protagonistes, au premier chef ceux de la société Clearstream elle-même ;
- étayé par des documents solides, examinés par de tierces personnes et des experts, des témoignages cohérents et sans dédits ;
- mené avec prudence et exprimé par des interrogations et non des affirmations gratuites et péremptoires.

Le temps que Denis Robert a consacré à cette enquête est pour moi le signe que l’auteur a progressé avec circonspection, validant au fur et à mesure documents et témoignages qu’il pouvait recueillir, qui ouvraient de nouvelles pistes et posaient de nouvelles questions.

Je considère également que son travail a été caricaturé par de nombreux confrères, qui ont résumé son enquête à la dénonciation malhonnête d’une société luxembourgeoise soupçonnée à la légère de blanchiment d’argent.

A ma connaissance, M. Robert n’a jamais porté de telles accusations et n’a jamais voulu livrer une enquête judiciaire avec des sommes prétendument blanchies et des noms de présumés criminels.

Il a, au contraire, posé des questions simples, précises et argumentées sur le fonctionnement de la société Clearstream et sur le potentiel de dissimulation des comptes non publiés. Il a, selon moi, mis en lumière les risques de dissimulation massive de flux financiers douteux.

Je considère, à l’instar des magistrats et d’élus spécialisés dans la lutte contre la criminalité financière (Eva Joly, Jean de Maillard, Bernard Bertossa, Vincent Peillon, Arnaud Montebourg, etc.), que son enquête courageuse sur un thème rarement abordé par la presse, a constitué un événement important dans la prise de conscience des implications de la mondialisation financière.



Sébastien Vibert